mardi 24 juillet 2007

SA - Scènes LVI à LX


56. EXTERIEUR – LES RUES DE PARIS – JOUR PLUVIEUX.

SAM rejoint Paris depuis la banlieue Est : porte de Bagnolet, Nation, Bastille…
En insert, nous le voyons à nouveau jeter un œil sur l’écran de son portable. Toujours intrigué, il finit par composer un numéro.

SAM (off)
Salut p’tit frère. T’as du neuf ?

KAMEL (off)
Salut frangin. J’allais t’appeler.

Dans le rétroviseur, SAM remarque un camion dans le genre de celui de GITES. Le suit-il ?

SAM (off)
Alors ?

KAMEL (off)
Il m’a pas l’air d’un mec net : diplômé de Sciences Po, docteur en droit. Il a exercé comme avocat pendant quelques temps. Il a plaidé quelques grosses affaires dans les années quatre-vingt, principalement liées au grand banditisme. Depuis, plus rien.

SAM (off)
Et pour son client ?

KAMEL (off)
C’est là que cela devient peu rassurant. Son nom est apparu dans le cadre de deux mises en accusation qui n’ont pas abouti. L’une en 1993 et l’autre en 2000, les deux fois pour des histoires de paris clandestins. Elles concernaient toutes les deux ANGELO ANDOLINI…

Coup d’œil dans le rétro. Le camion est toujours là.

SAM (off)
Le parrain corse ?

KAMEL (off)
Ouais… Le genre de mec qu’il vaut mieux éviter de croiser. Si tu vois ce que je veux dire …

SAM (off)
Ouais… C’est le genre de type à te filer un délai pour régler une affaire et à te broyer les genoux si tu ne le respectes pas…

KAMEL (off)
J’imagine…

Le camion tourne finalement dans une rue. Fausse alerte

SAM(off - pensif)
Ouais… Tu as un instant de libre, maintenant ?

KAMEL (off)
J’ai environ deux heures avant le bouclage. Pourquoi ?

SAM (off)
On va la voir ?

KAMEL (off)
Je te rejoins là-bas…


57. EXTERIEUR – ENTREE DU PERE LACHAISE – SOIREE PLUVIEUSE.

Le jour commence à tomber. PHILIPPE se tient sous un parapluie. Il est en grande conversation sur son portable.

PHILIPPE
… Tout est sous contrôle. Il est devenu trop important (…). C’est hors de question ! Rien ne doit lui arriver. Est-ce que je suis clair ?

Derrière lui, apparaît le bugster de SAM qui se gare en vrac. SAM sort de sa voiture et entre dans le cimetière.

58. EXTERIEUR –PERE LACHAISE – SOIREE PLUVIEUSE

Une tombe sur laquelle est inscrit « EDITH TALEB – 9 octobre 1944 – 2 novembre 20.. ».
KAMEL dépose un petit bouquet de fleurs et nettoie un peu l’endroit. SAM reste debout et regarde fixement la tombe.

SAM
J’arrive pas à oublier, p’tit frère… J’arrête pas de me dire…

KAMEL
Laisse tomber. On a déjà eu cette conversation. J’ai fini par comprendre. Toi aussi, tu dois accepter…

Derrière SAM, Un couple s’avance dans l’allée centrale : un homme et une femme dans des imperméables, le visage caché par un parapluie.

SAM
Elle était seule. Je l’ai abandonnée. Je l’ai laissée seule en face de la mort…

KAMEL
Cela n’aurait rien changé, SAM. Elle était fière de nous. Elle n’aurait jamais accepté que tu ne fasses pas ton devoir.

SAM
Pour ce que cela m’a valu...


59. EXTERIEUR –PERE LACHAISE – SOIREE PLUVIEUSE

CHRISTIAN et PATRICIA avancent au travers d’une rangée de tombes. Ils s’arrêtent devant une stèle blanche et sobre. Dessus, on peut lire : « EMMA HADRIEN – 13 mars 1980 – 2 novembre 20.. ». PATRICIA serre le bras de CHRISTIAN.

PATRICIA
Elle serait fière de toi…

La mâchoire de CHRISTIAN se crispe. Son regard est perdu dans le vide.


60. EXTERIEUR –PERE LACHAISE – SOIREE PLUVIEUSE

CHRISTIAN et PATRICIA repartent dans l’allée centrale ; SAM et KAMEL également mais dans la direction opposée.

vendredi 6 juillet 2007

SA - Scènes XLVII à LV


47. INTERIEUR – CHEZ SAM – NUIT PLUVIEUSE.

SAM est à son bureau. Des feuilles partout. Il compulse le dossier de HADRIEN en prenant des notes. Au bout de quelques instants, il a une liste de noms assez conséquente. Il cherche « FOURNIER », mais ne le trouve pas.
Il prend la liste de DAVE et cherche des correspondances. Un nom apparaît sur les deux listes : « MATHIEU PAREISSE ».


48. INTERIEUR – CHEZ HADRIEN – NUIT PLUVIEUSE.

CHRISTIAN HADRIEN est à son bureau. Il tape fiévreusement sur le clavier de son PC. La lumière s’allume. PATRICIA, en robe de chambre sexy, entre.

PATRICIA
CHRISTIAN… Il faut que tu t’arrêtes. Tu ne tiendras jamais le coup.

CHRISTIAN
Je n’y arrive pas, PATRICIA. Les idées se bousculent. J’ai besoin de les écrire pour arriver à y voir plus clair.

PATRICIA s’approche et se met derrière CHRISTIAN qui fixe un cadre sur son bureau. Elle met ses bras autour de son cou.

PATRICIA
Tu penses toujours à elle ?

CHRISTIAN
Je n’arrête pas.

PATRICIA
C’est pour elle que tu fais tout ça ?

CHRISTIAN
Je veux qu’elle soit fière de moi.

SONNERIE du portable de HADRIEN

Il se dégage de PATRICIA qui laisse courir sa main sur ses épaules. Un sourire amoureux se dessine sur son visage alors qu’elle rejoint sa chambre.

Split – screen sur HADRIEN et SAM

HADRIEN
HADRIEN.

SAM
C’est SAM.

HADRIEN
Je vous manque déjà ?

SAM
J’ai besoin d’information pour un nom. MATHIEU PAREISSE

HADRIEN
Pourquoi ?

SAM
C’est un nom qui apparaît dans le dossier que vous m’avez fourni, ainsi que dans une liste de contacts d’un petit dealer qui s’est fait tuer hier.

HADRIEN
Je vais passer quelques coups de fil.

SAM (regarde la carte de GITES)
Oui… Il y a également… (se ravisant). Non, laissez tomber. J’ai juste besoin d’infos sur PAREISSE.

HADRIEN
Ca marche, mais vous ne pouvez pas vous arrêtez, là SAM. Les informations que je vous aie confiées sont confidentielles. Elles ne pourront jamais servir de preuves.

SAM
Sans blague. Vous croyez quoi que je vais m’amuser à faire la une des journaux avec ?

HADRIEN (avec un rire)
Non, SAM. C’était juste une précision. Je vous fais confiance. Je vois ce que vous valez. Et plus j’y pense et plus je me dis que vous êtes le genre d’homme sur qui nous devons tous nous appuyer. J’ai besoin de vous, SAM…

SAM ne répond pas.


49. EXTERIEUR – DEVANT PAREISSE TRANSPORTS – JOUR PLUVIEUX.

SAM et DAVE se tiennent devant le siège de l’entreprise de PAREISSE. Il s’agit d’une société de transport. SAM jette un œil sur l’écran de son portable, intrigué, puis le range.

SAM
T’as du neuf sur la poudre qu’on a récupérée sur EDDIE ?

DAVE
C’est une belle saloperie. Un truc qu’on appelle le « black crystal ». Cela viendrait d’Afrique du Nord. C’est apparu aux States il y a quelques semaines. Cela n’a pas mis longtemps à traverser l’Atlantique. Mais y a mieux.

SAM
Je t’écoute.

DAVE
On a reçu des rapports comme quoi on aurait retrouvé de cette merde à Orléans, Lyon et Lille.

SAM
Sans déc ?

Ils regardent l’enseigne de l’entreprise.

DAVE
Comment on fait pour entrer ?

SAM
Je ne vais quand même pas faire le boulot à ta place.


50. INTERIEUR – COMMISSARIAT (salle d’interrogatoire) – JOUR PLUVIEUX.

MATTHIEU PAREISSE (la cinquantaine, malsain qui se la joue respectable) est assis devant un bureau. DAVE l’interroge.

PAREISSE
C’est tout ce que je peux vous dire, LIEUTENANT. EDDIE BONHEUR a travaillé pour moi. Je l’ai licencié il y a environ un mois suite à plusieurs fautes graves. Comme il avait abîmé du matériel, je ne l’ai pas payé. Depuis, il n’arrête pas de m’appeler pour me réclamer son argent.

DAVE (avec un sourire qui se lève)
Parfait, M. PAREISSE. Je vous remercie pour votre temps. Il est possible que je vous rappelle pour vous demander quelques informations supplémentaires.


51. INTERIEUR – COMMISSARIAT (accueil) – JOUR PLUVIEUX.

SAM est debout, accoudé au guichet. Il regarde son portable qui l’intrigue décidément beaucoup. PAREISSE apparaît. SAM se dirige vers lui et le bouscule violemment.

PAREISSE
Non, mais ça va pas ! Regardez où vous allez !

SAM (bousculant PAREISSE)
J’t’emmerde.

PAREISSE n’apprécie pas et s’apprête à cogner. Les deux hommes s’empoignent. DAVE apparaît avec DEUX FLICS. Ils les séparent.

DAVE
Messieurs ! On se calme. C’est un commissariat.

PAREISSE (surexcité)
Ouais, eh ben faites votre boulot ! Je me fais agresser par ce type dans vos locaux. C’est pas croyable !

DAVE se tourne vers SAM mais remarque quelque chose par terre. Il s’agit des sachets de dope récupérés sur EDDIE.
Il les ramasse.

SAM (levant les mains)
Je touche pas à ça à moi. Ca doit être à lui…

PAREISSE (qui va pour s’énerver mais sent quelque chose de louche)
Je n’ai rien à voir avec ça.

DAVE
Messieurs, veuillez nous suivre. Il y a quelques questions que nous souhaiterions vous poser.


52. INTERIEUR – COMMISSARIAT (salle d’interrogatoire) – JOUR PLUVIEUX.

PAREISSE
Je vous dis que je n’ai rien à voir là-dedans !

DAVE
Dans ces conditions, vous ne voyez aucune objection à ce que nous inspections vos bureaux.

PAREISSE (regard noir)
Vous faites ce que vous avez à faire, mais vous aurez de mes nouvelles. Je vous le promets.


53. INTERIEUR –PAREISSE TRANSPORTS – JOUR PLUVIEUX.

Des FLICS fouillent les locaux et les camions de « PAREISSE TRANSPORTS » à la recherche de la drogue. SAM est dehors. Il attend.
Finalement, les FLICS sortent bredouilles et vident les lieux.
SAM sort de sa poche un brassard orange marqué « POLICE » et le met sur son bras. Il entre dans l’entreprise.


54. INTERIEUR –PAREISSE TRANSPORTS – JOUR PLUVIEUX.

SAM avance d’un pas assuré vers la SECRETAIRE.

SAM (mal aimable)
Il nous manque les relevés kilométriques.

SECRETAIRE
Mais… Personne ne nous les a réclamés…

SAM
Maintenant, si.

SECRETAIRE
Bon… Lesquels voulez-vous ?

SAM
Je les veux tous, sur les deux derniers mois.


55. EXTERIEUR – DEVANT PAREISSE TRANSPORTS – JOUR PLUVIEUX.

SAM rejoint son bugster et jette deux registres sur le siège passager.